La cascade du Rougnon

CASCADE DU ROUGNON
Après le pont, direction Champlive
Chemin du rognon
Rive Gauche du Doubs

25820 LAISSEY

Cette belle cascade de 17 mètres prend sa source dans le Gour, à Champlive, pour se jeter dans le Doubs.

 

 

 

ARTICLE PARUE DANS LE LAISSEEN – JUILLET 2019

Le problème de manque d’eau

Il convient tout d’abord de préciser que le ruisseau du Rognon est à l’origine intermittent, c’est-à-dire qu’il est alimenté par les eaux d’infiltration du karst qui récupère les eaux du plateau de Champlive et environs. En période d’étiage et de sécheresse il est naturellement à sec. Il se trouvait alimenté artificiellement par les eaux dérivées du Gour et transportées par le canal de dérivation et le tunnel de dérivation à partir de la fin du 19ème siècle lorsqu’il fut construit.

En 1996, un effondrement important s’est produit dans le lit du canal de dérivation de Champlive, engloutissant la totalité des eaux dérivées qui n’arrivent plus en période “normale” dans le tunnel de dérivation et donc n’alimentent plus artificiellement la cascade du Rognon. On estime à 2m3 par seconde la capacité d’absorption de cette faille. C’est pourquoi l’exploitant de la microcentrale a contourné cet effondrement par une dérivation pour capter les eaux en amont. Donc contrairement à ce que certains pourraient penser ou interpréter, ce n’est pas la microcentrale qui met à sec le tunnel de dérivation en période hors crue, car s’il n’y avait pas cette structure, de toute façon, il n’y aurait pas d’eau car elle est totalement absorbée par l’effondrement. Au contraire, le Rognon et la cascade profitent quelque peu de cette dérivation, le surplus non utilisé étant reversé dans le tunnel de dérivation.
Alors il faut tenter de trouver une solution qui alimente plus régulièrement le Rognon et la cascade… D’une part, l’industriel va faire des réglages sur sa prise d’eau afin que l’eau qui n’est pas utile pour alimenter puisse être totalement reversée dans le tunnel de dérivation sans passer par la conduite de décharge. D’autre part, il faut se poser la question de pouvoir augmenter la prise d’eau réalisée pour contourner l’effondrement qui aura pour but exclusif d’alimenter le Rognon. Il faut préciser que la microcentrale n’a besoin que de 400 litres par seconde pour être opérationnelle et efficace pour atteindre ses objectifs de production de 400 Kw/heure. Si, par exemple, il y a un flux de 600 litres/seconde, 400 litres vont à la microcentrale et théoriquement 200 litres vont dans le tunnel de dérivation. Ce qui est peu… Si le flux peut être porté à 900 litres par exemple, on peut espérer récupérer 500 litres pour le tunnel de dérivation (le besoin pour la microcentrale étant constamment de 400 litres). Ce qui est largement suffisant en période “normale” pour alimenter la cascade…

Voici le prochain projet qu’il faut mettre en chantier pour tenter de retrouver un fonctionnement normal du système hydraulique du tunnel de dérivation. Comme vous le constaterez, nous sommes confrontés à un double problème, dont les effets sont contradictoires ou opposés : trop d’eau en période de crue qui occasionne les dégradations développées supra, pas assez d’eau en période “normale” qui banalise l’attractivité environnementale du site. Et en période de sécheresse, comme nous en connaitrons de plus en plus fréquemment, c’est pas assez de rien et un manque de tout !!!

Dominique MESNIER